A collage of images such as: a wig, a camera, pride flags, a hand holding a phone

Cosplay, ruptures et trouver ma voie

À propos — Danny, adepte de cosplay, raconte comment la pandémie a créé la pause parfaite pour lui permettre de réfléchir et d’accueillir son identité non binaire.

COVID-19 Mental Health Digital Hub

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An illustration of 5 friends standing together in various cosplay outfits

Juste avant la COVID, en 2020, j’étais à l’université et sur le point de graduer, mais à l’arrivée du confinement, ma vie s’est brusquement freinée et ma santé mentale a atteint des niveaux plus bas que jamais. Je ne dormais plus et je vivais de fréquentes attaques de panique. Je faisais alors du cosplay sur Instagram et à ce moment, beaucoup de mes ami·e·s qui partageaient ce loisir (pour celleux qui ne connaissent pas le cosplay, ça consiste à se déguiser comme des personnages de la télé, de films et d’animes, etc.) se sont tourné·e·s vers TikTok. Intrigué·e, j’ai décidé d’y jeter un coup d’œil, espérant y trouver une communauté de soutien. Sur Tiktok, j’ai été ravi·e de trouver une communauté majoritairement queer d’adeptes de cosplay, incluant plusieurs personnes que je considère à ce jour comme mes ami·e·s.

TikTok m’a mis en lien avec plusieurs personnes incroyables, mais la plateforme m’a aussi conscientisé·e au sujet de la montée en popularité de l’intolérance. À ce moment, le mouvement Black Lives Matter attirait beaucoup d’attention. J’ai réalisé que je devais renouveler mon soutien et m’engager dans plus de gestes antiracistes. J’ai suivi de nombreux·ses militant·e·s noir·e·s et j’ai éventuellement aussi trouvé des militant·e·s queers. 

Au même moment, je naviguais de nombreux enjeux dans ma vie personnelle. J’avais affirmé mon identité en tant que personne non binaire à l’âge de 16 ans, et j’ai peu après rencontré mon ex-copain. Pendant notre relation, il a été violent avec moi sur le plan émotionnel et je ne l’avais jusqu’alors pas réalisé. Sa famille et lui-même n’avaient aucun respect pour mon identité. Iels me mégenraient, faisaient des blagues transphobes devant moi et me manquaient de respect. 

Ma nouvelle communauté en ligne m’a éventuellement motivé·e et inspiré·e à corriger mon copain et sa famille en leur expliquant pourquoi ce qu’iels faisaient me causait du tort. Malgré mes efforts pour me montrer courtois, iels accueillaient ce que je leur disais avec agression sitôt que je leur parlais de mes pronoms. Iels disaient être des allié·e·s et ne pas avoir besoin d’être corrigé·e·s. Rien n’a changé. 

Les gens demandent toujours, « Pourquoi n’es-tu pas parti·e ? » Les relations abusives peuvent être très difficile à quitter, et même que ce n’est pas toujours sécuritaire de les quitter. J’étais mentalement coincé·e dans cette relation et je ne pouvais pas tout simplement m’en aller. 

An illustration of a hand holding a phone with graphics of blank images surrounding it.

Je me suis tourné·e vers des militant·e·s en ligne pour des conseils, mais je n’arrivais pas à trouver ce que je recherchais. C’est à ce moment que j’ai décidé d’enregistrer ma première vidéo. Elle était au sujet du performative allyship (le fait de performer le rôle d’allié·e sans réellement l’incarner) parce que j’avais réalisé que c’était très présent dans la situation que je vivais. La vidéo a suscité beaucoup d’attention favorable en ligne et je me suis finalement senti·e entendu·e après tant de temps à être ignoré·e. La positivité de la réception m’a motivé·e à enregistrer d’autres vidéos. Mon copain et sa famille savaient que je créais ces vidéos et faisaient tout leur possible pour que je me sente coupable.

Je continuais à avoir des difficultés avec mon identité et mon estime de moi. J’essayais de devenir la personne non binaire « parfaite », pensant que je serais finalement accepté·e si j’étais parfait·e. Il n’existe cependant pas d’image non binaire parfaite. L’identité non binaire existe, tout simplement. 

Malgré les difficultés que je vivais en lien avec mon estime de moi, je continuais à publier des vidéos. Je recevais des messages me disant que j’aidais les gens et que mon contenu était génial. Une partie de moi ressentait pourtant que je mentais. J’encourageais les gens à ne pas accepter le manque de respect, alors que j’acceptais de mon côté le non-respect de mon copain. 

En avril 2022, j’ai réalisé que ça ne pouvait plus durer. Je n’aimais pas qui j’étais quand j’étais avec lui et je me manquais moi-même de respect. Si je voulais mettre fin à cette souffrance, je devais rompre avec mon copain. C’était terrifiant, mais avec le soutien de mes proches, j’ai quitté la relation. Ma vie s’est sitôt mise à aller mieux. Je suis devenu·e plus heureux·se, plus motivé·e, et plus en santé tant physiquement que mentalement. J’ai réalisé que je n’avais pas à prétendre être une autre personne pour être valide. 

Après avoir eu un peu de temps pour digérer la rupture, j’ai commencé à publier des vidéos intitulées « Leçons tirées de la survie d’une relation abusive ». Des gens se sont mis à m’écrire pour me dire que mon histoire les avait inspirés à quitter leurs partenaires abusif·ve·s. C’est alors que j’ai pris conscience de l’impact de mes vidéos. J’ai donc élargi ma plateforme en ouvrant un compte Instagram. C’était si libérateur de pouvoir créer mes vidéos sans avoir peur du jugement des personnes que j’avais jadis considérées comme étant ma famille. 

Je suis maintenant bien avancé sur mon chemin de guérison. La COVID-19, aussi difficile qu’elle fût, m’a permis d’être où je suis aujourd’hui. La pandémie a mis ma vie sur pause et m’a accordé l’espace pour me concentrer sur qui je suis et ce que je valorise. Sans le confinement, je n’aurais jamais accédé à la communauté virtuelle qui m’a inspiré·e à m’accepter. Je suis de retour à l’école où j’affirme haut et fort mon identité. Je suis capable d’exiger le respect lorsque je me retrouve dans des situations transphobes et j’espère pouvoir montrer aux autres comment faire de même. 

Au sujet de l’auteur

Danny Brozovich (iel) fait de l’éducation en ligne pour la communauté queer et est un étudiant en théâtre à temps plein. Son objectif est de fournir de l’information pour tous les publics pour que les personnes queers puissent continuer leur processus d’auto-découverte et pour que les allié·e·s puissent mieux comprendre comment soutenir la communauté queer.

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